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L'art du portrait britannique (1750-1900)
Publié le 11 juillet 2021 – Mis à jour le 13 juillet 2021
du 15 septembre 2021 au 17 septembre 2021 En ligne
Dans le cadre de l’exposition « British Stories » qui aura lieu au musée des Beaux-Arts de Bordeaux de mai à septembre 2021 (Commissaires d’exposition : Guillaume Faroult, Sophie Barthélémy, Sandra Buratti-Hasan), les unités de recherche de l’Université de Toulouse (CAS), de l’Université Bordeaux Montaigne (Climas) et du Centre François-Georges Pariset ; Université de Bordeaux Montaigne) organisent un colloque du 16 au 17 septembre 2021 sur le thème de « L’art du portrait dans la peinture anglaise (1750-1900) ». Cette journée d’étude sera précédée de la visite commentée de l’exposition le 15 septembre 2021.
Si, en termes génériques, la contribution décisive de la Grande-Bretagne à la peinture européenne du XVIIIème siècle est vraisemblablement l’invention de la conversation piece, c’est plus généralement le portrait qui constitue le genre pictural le plus caractéristique de ce pays à l’époque. Le genre du face-painting, comme on le dénommait alors, depuis le portrait d’apparat jusqu’au portrait de famille ou de groupe, en passant par la fancy picture, est associé aux noms de peintres célèbres : Reynolds, Gainsborough et Hogarth, sans compter quantité d’artistes moins connus comme Romney, Ramsay ou Lawrence. Un certain nombre d’études, en particulier l’ouvrage majeur de Marcia Pointon (Hanging the Head: Portraiture and Social Formation in Eighteenth-Century England, 1993), ont exploré les riches interactions entre production et consommation culturelle du portrait, d’une part, et les dynamiques sociales et les questions d’identité nationale propres à la Grande-Bretagne du XVIIIème siècle, d’autre part. L’immense popularité dont jouissait le portrait auprès du public britannique remettait en question la suprématie de la peinture d’histoire, d’où les tentatives du théoricien Jonathan Richardson de donner au genre légitimation et lettres de noblesse (An Essay on the Theory of Painting, 1715).
Au siècle suivant, le succès du portrait est couronné en 1856 par l’ouverture de la National Portrait Gallery, premier musée au monde consacré à ce genre. Le mécénat royal joue alors un rôle non négligeable, car les nombreux portraitistes de la reine contribuent à consolider l’institution monarchique, les valeurs bourgeoises incarnées par Victoria et une certaine version de l’anglicité, massivement diffusée dans l’Empire par le biais de gravures. Toutefois, avec la démocratisation du portrait, et sous l’influence des peintres Pré-Raphaélites et du Mouvement Esthétique, le genre se transforme. Se distinguant du portrait photographique, le portrait peint vise moins la ressemblance au modèle qu’il ne privilégie le travail sur la couleur, le rythme, les formes et la composition, au point qu’à la fin du siècle, le trait, le contour et la ligne, éléments fondateurs de l’art de « portraire », ainsi que le rappelle Edouard Pommier dans Théories du portrait (1998), deviennent secondaires.
Ce colloque sera l’occasion de s’interroger sur les théories, les enjeux et les formes du portrait anglais. On pourra aborder le portrait en série, l’autoportrait, les portraits physiognomoniques ou allégoriques ou encore les portraits post-mortem. On tentera de dégager les apories de la représentation d’un visage, entre commémoration et propagande, célébration et caricature. On questionnera l’efficace du portrait en termes de discours et d’affects. Les études portant sur la critique d’art ou sur la circulation des portraits (entre commanditaires, artistes et collectionneurs) seront les bienvenues, de même que les communications examinant la spécificité du portrait anglais et sa contribution à l’émergence d’une identité nationale.
Site internet du colloque
Si, en termes génériques, la contribution décisive de la Grande-Bretagne à la peinture européenne du XVIIIème siècle est vraisemblablement l’invention de la conversation piece, c’est plus généralement le portrait qui constitue le genre pictural le plus caractéristique de ce pays à l’époque. Le genre du face-painting, comme on le dénommait alors, depuis le portrait d’apparat jusqu’au portrait de famille ou de groupe, en passant par la fancy picture, est associé aux noms de peintres célèbres : Reynolds, Gainsborough et Hogarth, sans compter quantité d’artistes moins connus comme Romney, Ramsay ou Lawrence. Un certain nombre d’études, en particulier l’ouvrage majeur de Marcia Pointon (Hanging the Head: Portraiture and Social Formation in Eighteenth-Century England, 1993), ont exploré les riches interactions entre production et consommation culturelle du portrait, d’une part, et les dynamiques sociales et les questions d’identité nationale propres à la Grande-Bretagne du XVIIIème siècle, d’autre part. L’immense popularité dont jouissait le portrait auprès du public britannique remettait en question la suprématie de la peinture d’histoire, d’où les tentatives du théoricien Jonathan Richardson de donner au genre légitimation et lettres de noblesse (An Essay on the Theory of Painting, 1715).
Au siècle suivant, le succès du portrait est couronné en 1856 par l’ouverture de la National Portrait Gallery, premier musée au monde consacré à ce genre. Le mécénat royal joue alors un rôle non négligeable, car les nombreux portraitistes de la reine contribuent à consolider l’institution monarchique, les valeurs bourgeoises incarnées par Victoria et une certaine version de l’anglicité, massivement diffusée dans l’Empire par le biais de gravures. Toutefois, avec la démocratisation du portrait, et sous l’influence des peintres Pré-Raphaélites et du Mouvement Esthétique, le genre se transforme. Se distinguant du portrait photographique, le portrait peint vise moins la ressemblance au modèle qu’il ne privilégie le travail sur la couleur, le rythme, les formes et la composition, au point qu’à la fin du siècle, le trait, le contour et la ligne, éléments fondateurs de l’art de « portraire », ainsi que le rappelle Edouard Pommier dans Théories du portrait (1998), deviennent secondaires.
Ce colloque sera l’occasion de s’interroger sur les théories, les enjeux et les formes du portrait anglais. On pourra aborder le portrait en série, l’autoportrait, les portraits physiognomoniques ou allégoriques ou encore les portraits post-mortem. On tentera de dégager les apories de la représentation d’un visage, entre commémoration et propagande, célébration et caricature. On questionnera l’efficace du portrait en termes de discours et d’affects. Les études portant sur la critique d’art ou sur la circulation des portraits (entre commanditaires, artistes et collectionneurs) seront les bienvenues, de même que les communications examinant la spécificité du portrait anglais et sa contribution à l’émergence d’une identité nationale.
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Partenaires :
Université Bordeaux Montaigne
CLIMAS
Centre de recherches en histoire de l'art F.-G. Pariset
Musée du Louvre
Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
Mollat - Station Ausone
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Contact :
Muriel Adrien, - muriel.adrien@univ-tlse2.fr